L’Intelligence artificielle appliquée

Philippe Boisclair, PDG et fondateur de CWP Énergie

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Depuis quelques années déjà, on parle beaucoup d’intelligence artificielle (IA). Depuis un an, toutefois, on ne parle que de ça dans le monde des affaires montréalais. Depuis que Google, Microsoft, IBM et Facebook – quatre géants de l’industrie numérique – ont chacun décidé d’implanter dans la métropole québécoise un nouveau laboratoire de recherche en intelligence artificielle, on a l’impression que Montréal est devenu la nouvelle Mecque de l’IA.

On le sait, cette soudaine et réjouissante attractivité de Montréal comme nouveau pôle mondial de la recherche fondamentale en intelligence artificielle n’est pas étrangère à la création par l’Université de Montréal de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal.

Ce centre de recherche a été fondé par le professeur Yoshua Bengio, chercheur international réputé dans le domaine de l’intelligence artificielle, qui s’est adjoint six experts internationaux dans le domaine de l’apprentissage profond.

La renommée commune de ces supraspécialistes a littéralement cimenté la réputation de Montréal dans l’IA.

Aux quatre géants du numérique qui ont annoncé au cours des 12 derniers mois l’implantation d’un nouveau centre de recherche en IA à Montréal, s’est ajoutée, il y a deux semaines, la multinationale française de l’aéronautique Thales, qui va créer elle aussi son laboratoire de recherche en intelligence artificielle pour son secteur d’activité.

On parle donc beaucoup de recherches en IA à Montréal, mais cette nouvelle réalité où les machines communiquent davantage entre elles tout en étant capables de raisonner, d’apprendre et de comprendre s’incarne déjà dans la pratique quotidienne de beaucoup d’entreprises.

Philippe Boisclair, le PDG et fondateur de CWP Énergie, société qui fait du courtage d’énergie en Amérique du Nord, a plongé il y a deux ans maintenant dans le monde de l’intelligence artificielle et il compte investir encore massivement pour développer de nouveaux algorithmes qui vont rendre son entreprise plus efficace, performante et productive.

« Un courtier peut analyser une centaine de transactions possibles pour essayer de trouver la meilleure solution possible. L’intelligence artificielle permet d’évaluer jusqu’à un million de transactions avant d’identifier la meilleure à réaliser », illustre le PDG.

L’entrepreneur a créé CWP Énergie en 2012, comme une nouvelle division de Canada Wood Products (CWP), société de courtage en bois qu’il avait fondée en 2009 et qui emploie aujourd’hui 70 spécialistes, principalement à Montréal, Québec, Toronto et Vancouver.

DES TRANSACTIONS INSTANTANÉES

« On a décidé de lancer une opération de courtage dans le domaine de l’énergie, un marché déréglementé en Amérique du Nord, qui affichait une forte croissance. On fait affaire à l’extérieur du Québec, en Ontario et dans l’Ouest canadien et aux États-Unis dans le Nord-Est, ainsi qu’au Texas et en Californie.

« On achète de l’électricité en Ontario ou dans le Midwest américain et on la revend dans des marchés de proximité où la demande est plus forte. On réalise des transactions à la minute ou aux heures et on doit s’assurer de livrer la commande. On fait de l’arbitrage du marché », explique Philippe Boisclair.

À l’instar des marchés financiers, où on peut acheter une action de Bombardier à Toronto et la revendre sur la Bourse de New York, les écarts d’arbitrage ont une nette tendance à rétrécir avec le temps dans le marché de l’énergie, CWP Énergie devait donc améliorer ses temps de réaction.

Depuis deux ans, Philippe Boisclair a embauché cinq spécialistes de l’intelligence artificielle qui développent des algorithmes qui permettent à CWP Énergie de mieux répondre et plus rapidement aux changements de marché.

« On a investi dans les métadonnées et l’apprentissage profond parce qu’il faut que nos algorithmes s’améliorent. »

« Nos spécialistes des mathématiques computationnelles ont mis sur pied une banque de données qui contient 1,5 milliard de lignes de données.

« On sait ce que chaque usine d’énergie en Amérique du Nord produit et à quel prix, que ce soit de l’éolien, du solaire ou une centrale thermique.

« Si un réacteur nucléaire est arrêté pour une période de maintenance, c’est pris en compte par notre système et ça nous permet de rediriger la puissance disponible dans les marchés qui en auront besoin », précise l’entrepreneur.

L’entreprise compte aussi des météorologues dont les données qu’ils prélèvent nourrissent les algorithmes qui doivent prévoir les zones où la demande sera forte et celles où la demande sera plus faible.

Après quatre années d’opération, CWP Énergie compte 25 courtiers et spécialistes en logistique et en intelligence artificielle. L’entreprise prévoit embaucher 25 nouvelles personnes dans la prochaine année, dont deux spécialistes en IA qui vont renforcer l’équipe en place.

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L’intelligence artificielle n’est pas juste un domaine de recherche où Montréal s’illustre, c’est aussi devenu une réalité pour de plus en plus d’entreprises qui veulent devenir plus performantes et qui souhaitent être bien armées pour y arriver.

«Depuis deux ans, Philippe Boisclair a embauché cinq spécialistes de l’intelligence artificielle qui développent des algorithmes afin de mieux répondre aux changements de marché.»

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