Les manufacturiers inquiets de l’absence de contenu québécois

La plus importante organisation du secteur manufacturier québécois dénonce l’absence d’exigences de contenu canadien dans le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) que construira la Caisse de dépôt et placement au cours des prochaines années.

Trois semaines après l’octroi d’un contrat majeur de l’Autorité métropolitaine de transport (AMT) à un constructeur chinois, le Québec ne peut voir un autre projet d’importance lui échapper, dénonce Éric Tétrault, le président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, une association qui regroupe plus de 1100 entreprises du secteur.

«Le projet est trop important pour l’économie du Québec pour que le secteur manufacturier en soit écarté par la Caisse», déplore-t-il.

Construit ailleurs

Ses membres font notamment de la transformation métallique, préparant des pièces sur mesure pour du rail ou du matériel roulant, des caissons pour les pneus, et toutes sortes d’autres éléments. Ils détiennent toute l’expertise pour effectuer le travail requis pour la construction du train de la Caisse, dit-il.

Pas de minimum, dit la Caisse

La Caisse semble déterminée à ne pas revoir ses critères. Elle explique que c’est pour «favoriser une concurrence maximale» pour obtenir le meilleur prix qu’elle a procédé de la sorte.

«Il n’en demeure pas moins que suite à l’appel de qualification effectué, le résultat est que chaque consortium qualifié inclut des entreprises ou filiales québécoises ou canadiennes. Il est donc certain que des entreprises d’ici feront partie du consortium gagnant», explique Jean-Vincent Lacroix, porte-parole.

En fait, 14 des 18 entreprises sélectionnées dans le cadre de l’appel de qualification sont des entreprises québécoises ou canadiennes, ou des filiales d’entreprises internationales établies au pays.

Philippe Orfali- Journal de Montréal 

sur le même sujet et en format OPINION- chroniqueur Michel Girard

SE TIRER DANS LE PIED

Incroyable. On ne retrouve aucune exigence de contenu local dans l’appel d’offres que la Caisse de dépôt et placement du Québec a lancé dans le cadre de la réalisation au coût de 6 milliards de son ambitieux projet REM, à savoir le Réseau électrique métropolitain. Et le gouvernement Couillard refuse d’intervenir auprès de la Caisse pour lui imposer du contenu local!

Questionné à l’Assemblée nationale sur ce refus par le chef caquiste François Legault, voici l’explication du premier ministre Philippe Couillard: «Je sais qu’il sait (Legault) que toute manifestation d’ingérence du gouvernement dans la gestion du projet, et notamment dans la structure des appels d’offres, aura des conséquences excessivement négatives sur le projet lui-même et, à plus long terme, sur les autres projets qu’on est capables de réaliser au Québec.»

Et la ministre de l’Économie Dominique Anglade a renchéri en disant que la Caisse était «indépendante» du gouvernement. Voilà pourquoi Québec n’intervenait pas dans le processus de l’appel d’offres.

Notre argent

Je m’excuse, la Caisse est un mandataire de l’État. «Les biens en la possession de la Caisse sont la propriété de l’État.» Et l’État… c’est nous.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU PREMIER MINISTRE DU CANADA, JUSTIN TRUDEAU

Le premier ministre annonce un soutien pour le Réseau électrique métropolitain à Montréal

Le 15 juin 2017
Montréal (Québec)

Les investissements dans les infrastructures publiques permettent de mettre en place des services de transport en commun efficaces, abordables et durables qui offrent des déplacements plus rapides aux Canadiens, un environnement plus sain pour nos enfants, et une croissance économique forte.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé aujourd’hui un investissement fédéral de 1,283 milliard de dollars, dans le cadre du plan d’infrastructure à long terme, Investir dans le Canada, pour appuyer le Réseau électrique métropolitain (REM), un réseau de train léger à Montréal, sous réserve des mesures de diligence raisonnable nécessaires. La confirmation de la contribution fédérale permettra de garantir la disponibilité des fonds pour assurer le financement du projet et permettra ainsi de respecter le calendrier de construction de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le premier ministre a également annoncé que le Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec pourront soumettre le projet REM pour considération à la Banque de l’infrastructure du Canada, une fois qu’elle sera établie. Si la Banque décidait de financer le projet, le montant aujourd’hui annoncé retournerait dans l’affectation du Québec dans le cadre du plan d’infrastructure Investir dans le Canada.

L’investissement créera de bons emplois bien rémunérés pour les gens de la classe moyenne et permettra d’appuyer la mise en place d’un réseau de transport en commun moderne et efficace, ce qui contribuera à réduire la durée des déplacements pour les Montréalais, qui passeront ainsi plus de temps en famille.

Une fois terminé, le nouveau réseau de train léger automatisé comprendra 27 stations, couvrira une distance de 67 kilomètres et fonctionnera 20 heures par jour, 7 jours par semaine. Il assurera un lien entre le centre-ville de Montréal et l’Ouest de l’Île, la Rive-Sud, la Rive-Nord et l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.

Citations

« Le REM est l’un des projets de transport en commun les plus ambitieux de notre histoire. En plus de faciliter et de simplifier les déplacements pour des millions de Québécois, le REM aura pour effet de réduire le nombre de voitures sur les routes, ce qui rendra la circulation plus fluide et l’air plus propre. L’annonce d’aujourd’hui représente un énorme pas en vue d’améliorer la qualité de vie des Canadiens et de leurs familles, à créer de bons emplois bien rémunérés pour la classe moyenne et à faire croître l’économie. »

— Le très honorable Justin Trudeau, premier ministre du Canada

« Le gouvernement du Canada est fier d’être un partenaire dans le cadre de cet important projet pour Montréal et pour le Québec. Une fois terminé, le projet contribuera à la réduction de la congestion routière et des émissions de gaz à effet de serre, tout en facilitant l’accès des résidents aux services dont ils ont besoin. »

— L’honorable Amarjeet Sohi, ministre de l’Infrastructure et des Collectivités

Faits saillants

  • Une fois terminé, le REM de 67 kilomètres sera le quatrième réseau de transport automatisé en importance dans le monde entier, après ceux de Singapour (82 km), de Dubaï (80 km) et de Vancouver (68 km).
  • Plus de 34 000 emplois directs et indirects devraient être créés au cours des travaux de construction dans le cadre du projet, et plus de 1 000 emplois permanents seraient créés au moment de l’achèvement du projet.
  • Les avantages économiques qui seront générés au cours des travaux de construction devraient atteindre près de 3,7 milliards de dollars.
  • On estime que le REM permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 35 000 tonnes au cours de la première année d’exploitation.
  • Le gouvernement du Québec s’est déjà engagé à une participation en équité de 1,283 milliard de dollars pour ce projet.

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