L’internet des objets (IoT) comme catalyseur de l’innovation

L’Internet des objets (IoT)  et les infrastructures qui le soutiendront sont les prochains grands catalyseurs de l’innovation technologique.

Gartner a écrit l’an dernier que « l’Internet des objets (IoT) contribuera à la transformation numérique, mais [que] son adoption généralisée demandera 5 à 10 ans. » Il était bien décevant, pour les fournisseurs de technologie qui ont investi dans ce domaine très médiatisé, de voir l’IoT apparaître sur le pic des attentes démesurées pour la troisième année consécutive lorsque Gartner a publié son « Hype Cycle » (sa courbe de maturité des technologies) pour l’année 2016. Ce qui est plus réconfortant, en revanche, c’est l’idée que la transformation numérique, cette chose que Gartner identifie comme devant être étayée par l’Internet des objets, est bien réelle et en cours de réalisation.

L’économie numérique a déjà surpassé en taille l’économie pétrolière et le Forum économique mondial estime qu’elle devrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2025. Nous pouvons, en outre, nous appuyer sur certains exemples éloquents, révélateurs des possibilités offertes par l’association d’un modèle commercial accordant la priorité au numérique et d’une infrastructure IoT sophistiquée. Le succès d’entreprises numériques telles qu’AirBnB et Deliveroo montre comment l’IoT donne aux individus le pouvoir de transformer le monde et la manière dont les humains interagissent avec lui par le biais de la technologie. C’est pourquoi Gartner a appelé les DSI à cesser d’investir dans l’informatique standardisée et à commencer à bâtir des capacités digitales, apportant de la diversité aux entreprises.

Le géant de la logistique UPS en est une parfaite illustration. Grâce à des capteurs IoT embarqués, connectés à de puissantes plateformes de gestion des données dans tout son écosystème de centres de distribution, UPS est désormais capable de calculer la vitesse optimale des véhicules pour minimiser la consommation de carburant, surveiller le kilométrage en modifiant l’itinéraire des véhicules en temps réel sur la base de données GPS, tout en réduisant par là-même la même occasion ses coûts et son empreinte carbone.

Ces deux exemples sont ce que nous pourrions décrire comme une « transformation numérique des objets ». Bien que trop souvent cité, l’exemple d’Uber est particulièrement approprié. Nous sommes en présence d’une situation dans laquelle l’interaction entre le smartphone, la voiture, le chauffeur, les systèmes de détection, de réservation, de cartographie et de paiement a été complètement transformée. Le smartphone est le carrefour qui relie tous ces « objets » pour créer une expérience homogène. En arrière-plan se trouve une infrastructure complexe qui regroupe cet écosystème et les différents types de données qu’il contient. Tous ces « objets » ont eu leur rôle et leur place dans le processus transformé en vue d’améliorer l’expérience.

Laisser libre cours à la transformation numérique

Ce sont ces approches accordant la priorité au numérique qui encouragent les entreprises à s’engager dans cette voie. Dans ses prédictions relatives à la transformation numérique au niveau mondial, le cabinet d’études IDC prévoyait en 2015 que d’ici fin 2017, les deux tiers des PDG des sociétés figurant dans le classement Global 2000 auraient placé la transformation numérique au centre de leur stratégie d’entreprise. Nous sommes à présent en 2017, et nous constatons que cette prophétie est en train de se réaliser.

De leur côté, Ericsson estime que dans les cinq prochaines années le monde comptera 28 milliards d’appareils connectés, Cisco juge que le nombre de capteurs IdO atteindra 50 milliards d’ici 2020, et Intel pronostique qu’il y aura 200 milliards d’objets connectés à Internet d’ici 2030. Toujours en 2030, les statistiquesd’EMC et d’IDC concordent sur le fait que nous créerons, reproduirons et consommerons alors 44 zettaoctets, l’équivalent de 44 billions de gigaoctets de données, tandis que la vitesse d’analyse, si l’on en croit SAP, sera multipliée par trente, 95 % des demandes obtenant une réponse en quelques millisecondes.

Si l’affirmation de Gartner – selon laquelle, sur la voie de la transformation numérique, les PDG seront les commandants de bord mais les DSI devraient être les copilotes – est exacte, alors ces chiffres sont aussi impressionnants qu’ils le paraissent pour le DSI. Toutefois, ils doivent être considérés comme une opportunité plutôt qu’une menace. Fait encourageant, l’évolution vers la transformation numérique prouve que les PDG et les DSI investissent dans leur avenir commun et dans les capacités digitales afin d’utiliser ces phénomènes au profit de leur entreprise.

Cette transformation numérique des objets exige de modifier notre façon de penser. En ce qui concerne la digitalisation, la plupart des entreprises se sont sans doute appliquées à « avoir l’air » numériques, que ce soit en apportant des améliorations au site Internet de la société, en adoptant la mobilité, ou en utilisant l’analyse de données pour mieux connaître le processus de réflexion des clients. Mais à présent, des sociétés de tous les secteurs veulent réellement être numériques. Cela suscite des questions d’une nature plus existentielle, portant sur la place qu’estime occuper l’entreprise, la manière dont elle gagne de l’argent et la façon dont elle poursuivra sa croissance. En outre, la discussion sur les infrastructures devient plus stratégique. Comment allons-nous modifier les modes d’interaction de notre écosystème d’appareils ? Quelles données sont importantes pour nous ? Comment pouvons-nous créer des infrastructures pérennes qui nous procurent l’évolutivité et l’agilité dont nous avons besoin pour réussir dans l’économie numérique ?

Grâce à ce changement de ton, les DSI deviendront des partenaires stratégiques pour les services du marketing, des finances, des ventes et d’autres secteurs d’activité, ainsi que pour les membres de la direction, qui veulent tous savoir comment ils peuvent tirer parti des plateformes et des écosystèmes technologiques innovants. Les entreprises peuvent libérer un potentiel inimaginable en associant des idées et des technologies nouvelles à la puissance de 28 milliards d’appareils connectés. La différence entre ceux qui contribuent au changement et réussissent dans l’économie numérique, et ceux qui se retrouvent à la traîne, sera dictée par la solidité de leur stratégie de transformation numérique et la plénitude de leur digitalisation.

Journal du net 

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