Du retard dans l’automatisation au Québec

DU RETARD DANS L’AUTOMATISATION AU QUÉBEC

Une nouvelle étude financée par l’Alliance canadienne pour les technologies avancées (CATA), le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) dresse le portrait de la progression des robots dans les usines du Québec et du Canada. Sans surprise, la province accuse un certain retard.

Selon les estimations de l’Enquête sur l’automatisation du secteur manufacturier au Québec, on dénombrerait environ 7300 robots dans les usines québécoises. Environ 32 % des entreprises manufacturières de la province disposeraient de robots.

8 %

Depuis 2011, la proportion des entreprises qui utilisent des robots ou d’autres équipements automatisés est passée de 34 % à 73 %, soit une progression de 8 % par année, selon l’étude.

ADAPTÉS AU QUÉBEC

Si la très grande majorité des robots sont achetés au Québec, ce sont le plus souvent des fournisseurs québécois qui en assurent l’installation, l’ingénierie, la programmation ou qui fournissent des périphériques. Or, ces dépenses représentent plus des deux tiers des sommes consacrées à l’ajout de robots.

PLACE À AMÉLIORATION

Parmi toutes les entreprises manufacturières québécoises de 10 employés ou plus, 32 % s’estiment automatisées à plus de 50 %. C’est loin du reste du Canada, où elles seraient environ 55 %.

100 % : 3 %

de 50 à 99 % : 41 %

de 25 à 49 % : 25 %

de 1 % à 24 % : 31 %

Source : sondage CATA-Sciencetech Communications, décembre 2016-janvier 2017

Selon Éric Tétrault, président des Manufacturiers et Exportateurs du Québec, cité dans l’étude, en utilisant des critères comparables, l’automatisation serait de 25 % au Québec, contre 55 % aux États-Unis et 75 % en Allemagne.

PAS DE RÉDUCTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE

L’une des inquiétudes principales par rapport aux robots est qu’ils entraînent des pertes d’emplois. Cela ne semble pas se matérialiser complètement, selon l’étude. Ainsi, si la réduction de la main-d’œuvre était le deuxième objectif des entreprises qui se sont automatisées, elle vient seulement au quatrième rang des bénéfices observés.

Réduction des coûts : 31

Réduction de la main-d’œuvre : 24

Contrôle de la qualité : 23

Concurrence/compétitivité : 19

Productivité : 18

Efficacité : 16

Vitesse de production : 5

Sécurité au travail : 4

Amélioration des emplois : 3

Divers : 6

(Les 127 entreprises répondantes pouvaient fournir plus d’une réponse.)

Avez-vous noté des changements positifs ou négatifs dans votre entreprise depuis l’adoption des technologies avancées ? (Fig. 30 dans le PDF)

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE

« Les entreprises s’automatisent avant tout pour réduire leurs coûts et souvent pour compenser un manque de main-d’œuvre spécialisée, constate Jean-Guy Rens, l’auteur de l’étude. C’est la seule façon de continuer à produire au Québec. Le temps où on délocalisait massivement des pans entiers de l’industrie en Asie ou au Mexique est derrière nous. »

74 %

Parmi les entreprises manufacturières qui ne sont pas automatisées semble s’être développée une importante poche de résistance. Les trois quarts n’ont pas l’intention de le faire dans les deux prochaines années.

LA CHINE EN TÊTE

Avec 343 000 robots, la Chine a ravi en 2016 au Japon (267 000) et aux États-Unis (250 000) le titre de pays le plus robotisé au monde.

La Presse- Jean-François Codère

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