Tandis que le Canada et le Mexique cherchent à tirer la couverture de leur côté, exhortant les États-Unis à élargir leur accès aux contrats de travaux publics, les politiciens américains réclament au contraire qu’on resserre les dispositions protectionnistes. (PHOTO ARCHIVES AP)
Les États-Unis semblent signaler que l’engagement du président Donald Trump à faire avancer son programme «achetez américain, embauchez américain» ne pourra pas faire l’objet d’un débat au cours de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
L’administration Trump a signifié qu’elle se penche sur cet enjeu indépendamment du traité de libre-échange.
Tandis que le Canada et le Mexique cherchent à tirer la couverture de leur côté, exhortant les États-Unis à élargir leur accès aux contrats de travaux publics, les politiciens américains réclament au contraire qu’on resserre les dispositions protectionnistes.
Or, la Maison-Blanche prévient qu’elle empruntera un tout autre chemin.
Le gouvernement américain sollicite les commentaires des acteurs de l’industrie sur les coûts et bénéfices des accords de libre-échange par rapport aux dispositions «Buy American» et les marchés publics.
L’ouverture de cette consultation coïncide avec la première ronde de pourparlers sur l’ALENA.
Elle émane d’un décret signé par Donald Trump plus tôt cette année pour que les dispositions «Buy American» soient appliquées aussi souvent que possible.
L’avocat spécialisé en commerce Dan Ujczo estime qu’il s’agit d’une stratégie du gouvernement américain pour signifier que cet enjeu est non négociable.
Le Canada et le Mexique cherchent tous deux à élargir les obligations d’approvisionnement en vertu de l’ALÉNA pour que leurs entreprises se voient présentées davantage d’occasions pour obtenir des contrats publics aux États-Unis, particulièrement pour des travaux d’infrastructures lucratifs.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a martelé la semaine dernière que l’approche protectionniste fait monter les coûts en flèche et nuit à l’économie en plus de produire des infrastructures de mauvaise qualité.
«C’est de la malbouffe politique: super appétissant, mais malsain à long terme», a-t-elle illustré.
Stephen Kho, auparavant un fonctionnaire américain responsable de l’approvisionnement, estime que les négociateurs des États-Unis pourront maintenant plaider qu’un processus est en cours à l’interne pour éviter le sujet.
La Presse Affaires- selon JOAN BRYDEN
La Presse Canadienne
OTTAWA