La rareté de la main-d’œuvre force les dirigeants d’entreprises à sortir des sentiers battus et à faire preuve d’imagination pour recruter des employés. Ils sont de plus en plus nombreux à recourir aux médias sociaux pour l’embauche.
Une étude réalisée pour une association américaine de professionnels de la gestion des ressources humaines, la Society for Human Resource Management, révèle que 84 % des entreprises utilisent les médias sociaux pour leur recrutement.
Recruter les jeunes sur leur terrain de jeu
Les entreprises comme la chaîne de restaurants McDonald’s ciblent des candidats plus jeunes. Elles se servent de l’application Snapchat pour inviter les jeunes à décliner, en 30 secondes, les raisons qui les poussent à vouloir y travailler.
Un filtre permet aux postulants de se voir coiffés de la casquette emblématique de McDonald’s, pour se mettre dans la peau d’un employé.
Cette nouvelle façon de présenter une demande d’emploi a vu le jour en Australie, où elle a fait fureur avant d’être récupérée à Toronto au cours d’une journée d’embauche nationale, en mars dernier.
Pour la directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec, Manon Poirier, « on n’est plus tant dans le C. V., mais beaucoup dans l’expression de soi, de ses préférences ».
Snapchat nous permet de faire quelques vidéos, nous permet de mettre en lumière sa personnalité au-delà de ce que le C. V., qui est plus statique, peut vraiment faire.
Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, cela illustre une réalité : la donne a changé, le rapport de force entre employeurs et aspirants travailleurs aussi.
Ce sont ces derniers qui ont désormais la main haute.
« Les employeurs sont passés d’un mode un peu plus passif, où, à une époque, on avait un poste à combler, on l’affichait et l’on attendait les candidatures. Et là, on est vraiment en mode très proactif […] les employeurs vont chercher les candidats », explique Mme Poirier.
La solution passe par les réseaux sociaux
Installée à Châteauguay, CMP Solutions mécaniques avancées a désespérément besoin de relève. L’entreprise fabrique des boîtiers métalliques pour diverses entreprises dans les domaines des télécommunications, de la médecine et de la robotique industrielle.
Ses clients sont, pour la plupart, américains, le plus important étant Amazon. CMP construit les boîtiers des robots d’entrepôt de la multinationale.
« On a 30 postes à combler à l’heure actuelle. Il faut aller […] beaucoup au niveau des médias sociaux, que ce soit les Facebook, les Twitter, Instagram, affirme Michel Labrecque, le vice-président des ressources humaines de CMP. On n’a pas le choix. Il faut aller chercher les jeunes. Et les jeunes, c’est là qu’ils se trouvent. »
Ç’a été gagnant pour nous parce qu’on a pourvu 175 postes en 10 mois, l’année dernière.
Le fabricant s’est également doté d’un ambassadeur pour vanter les mérites du secteur manufacturier et de l’entreprise dans une capsule vidéo.
Une agence de publicité américaine a trouvé une façon peu banale de recruter un stagiaire en marketing. Fetch s’est servi du site de rencontres Tinder et a attiré l’attention de Sam, qui cherchait un rendez-vous galant, mais a plutôt trouvé un emploi.
Le recours aux réseaux sociaux est une arme à double tranchant, car, de nos jours, la main-d’œuvre est volage et elle peut, elle aussi, s’en servir pour savoir si une entreprise est réellement intéressante ou s’il y a d’autres offres d’emploi plus alléchantes.
SOURCE: MAXIME BERTRAND- RADIO-CANADA ( reportage vidéo ICI)