Sommaire de l’étude: (document complet ICI SUR CE LIEN)
Même si nous avons assisté à une augmentation de la participation des femmes dans l’économie au cours des dernières décennies, les femmes demeurent beaucoup moins susceptibles que les hommes de posséder des entreprises au Canada. En outre, lorsque les femmes détiennent des entreprises, celles-ci ont tendance à être plus petites et moins susceptibles d’être présentes sur les marchés internationaux. Les petites et moyennes entreprises (PME) contribuent dans une grande mesure à la santé et à la vitalité de l’économie canadienne, et les entreprises exportatrices figurent parmi les plus efficaces. La participation au marché de l’exportation permet aux entreprises d’élargir leur portée et de faire croître leur entreprise. Si nous sommes intéressés à la réussite des entreprises détenues par des femmes et au succès des femmes dans l’économie de façon plus générale, nous devons comprendre comment les entreprises détenues par des femmes sont différentes. Le présent rapport présente un aperçu des caractéristiques des PME détenues majoritairement par des femmes1. Plus précisément, le rapport examine les différences entre les PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes, ainsi que les différences entre les PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui sont détenues par leurs homologues masculins 2 . Suivant des données de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2014 de Statistique Canada, le rapport révèle ce qui suit :
1) Les PME détenues par des femmes présentent un certain nombre de caractéristiques qui sont communes aux PME de façon plus générale :
- Les entreprises exportatrices sont plus grandes et ont des propriétaires plus scolarisés et plus expérimentés par rapport aux entreprises non exportatrices.
- De même, les PME exportatrices détenues par des femmes sont plus grandes que les PME non exportatrices détenues par des femmes.
- Elles ont des propriétaires plus scolarisées.
- Elles ont des propriétaires dotées d’une plus grande expérience de la gestion.
- Les PME exportatrices détenues par des femmes sont plus susceptibles de se trouver dans des secteurs traditionnellement exportateurs, comme la fabrication, par rapport aux PME non exportatrices détenues par des femmes.
2) Les PME détenues par des femmes sont moins susceptibles d’être présentes sur les marchés d’exportation comparativement aux PME détenues par des hommes :
- Une grande partie de l’explication tient au fait que les PME détenues par des femmes sont présentes dans des secteurs moins exportateurs par rapport aux entreprises détenues par des hommes.
- De plus, par rapport aux PME détenues par des hommes, les PME détenues par des femmes sont plus petites, si bien qu’elles sont également moins susceptibles d’exporter.
- Toutefois, les femmes propriétaires de PME sont plus scolarisées que les hommes propriétaires de PME, ce qui devrait les rendre plus susceptibles d’exporter.
- Dans l’ensemble, les PME détenues par des femmes représentaient 15,7 % de l’ensemble des PME, mais seulement 11,1 % des PME exportatrices en 2014.
Figure 1. Propension à l’exportation des PME selon la taille de l’entreprise (2014)
Figure 2. PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes selon la taille de l’entreprise (2014)
Introduction
Les PME contribuent dans une grande mesure à la force de l’économie canadienne, mais les entreprises exportatrices surclassent les entreprises non exportatrices à un certain nombre d’égards. Les entreprises exportatrices sont plus productives, elles ont des revenus plus élevés, elles investissent davantage dans la recherche et le développement, et il est reconnu qu’elles versent des salaires plus élevés 3 . Les PME détenues majoritairement par des femmes présentent des caractéristiques semblables à celles de toutes les PME en ce qui a trait à l’internationalisation. Autrement dit, les entreprises exportatrices ont tendance à être plus grandes et leurs propriétaires ont des niveaux plus élevés d’études et d’expérience. Pourtant, les PME détenues par des femmes sont sous-représentées parmi les entreprises exportatrices. En 2014, les PME détenues par des femmes représentaient 15,7 % de l’ensemble des PME, mais seulement 11,1 % des entreprises exportatrices. Un certain nombre de caractéristiques non sexospécifiques, comme la taille du secteur et des entreprises, contribuent à cette sous-représentation. Suivant les données de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, qui couvrait plus de 600 000 PME au Canada en 2014, dont plus de 70 000 exportateurs et plus de 97 000 PME détenues par des femmes4 , le présent rapport explore les caractéristiques des entreprises et des propriétaires de PME exportatrices détenues par des femmes au Canada pour en apprendre davantage sur les facteurs qui déterminent leur prédisposition à l’exportation et la nature globale de ces entreprises.
Le rapport est structuré comme suit : la première section établit des comparaisons entre les PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui n’exportent pas, montrant que les PME exportatrices détenues par des femmes présentent des caractéristiques favorables que les entreprises exportatrices affichent de façon plus générale. La deuxième section examine les caractéristiques des entreprises et des propriétaires d’entreprises qui permettent d’expliquer la sous-représentation des PME détenues par des femmes parmi les entreprises exportatrices. La troisième section conclut le rapport.
1. Les PME exportatrices détenues par des femmes : pas si différentes
L’internationalisation des entreprises a été largement étudiée et plusieurs caractéristiques des entreprises et des propriétaires d’entreprises ont été liées à la propension à l’exportation. La présente section donne un aperçu de certaines de ces caractéristiques et montre que les PME détenues par des femmes suivent les mêmes tendances que l’ensemble des PME. Comme toutes les entreprises exportatrices, les PME exportatrices détenues par des femmes surpassent leurs homologues non exportatrices à plusieurs égards; elles sont plus grandes, leurs propriétaires sont plus scolarisés et ont plus d’expérience, et ils sont un peu plus susceptibles d’être nées à l’extérieur du Canada. En outre, les PME exportatrices détenues par des femmes occupent des secteurs qui sont généralement à forte intensité en exportation, et elles sont plus susceptibles de se trouver en Ontario.
Les entreprises exportatrices détenues par des femmes surpassent les entreprises non exportatrices détenues par des femmes en ce qui concerne la taille, le niveau d’études et d’expérience ainsi que la probabilité que leurs propriétaires soient nées à l’étranger.
Il est bien établi que, toutes choses étant égales par ailleurs, les entreprises exportatrices ont tendance à être plus grandes en moyenne par rapport aux entreprises non exportatrices5. En fait, la tendance à l’exportation6 augmentait selon la taille de l’entreprise7 parmi les PME canadiennes en 2014 (figure 1). Même si les technologies de l’information et de la communication ainsi que la mondialisation accrue ont aidé les petites entreprises à accéder aux marchés mondiaux, il est encore observé que les petites entreprises ont tendance à se concentrer sur leurs marchés locaux. Cette observation se reflète dans le fait que la tendance à l’exportation des entreprises de taille moyenne était de trois fois supérieure à celle des micro-entreprises (figure 1)8. Cependant, la majorité (53,4 %) des PME étaient des micro-entreprises, un peu plus du tiers étaient très petites (34,0 %), 11,1 % étaient petites, et seulement 1,6 % de l’ensemble des PME étaient de taille moyenne en 2014. En moyenne, seulement 11,8 % de l’ensemble des PME ont exporté en 20149.
Figure 3: PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes selon le niveau d’études de la propriétaire (2014)
Niveau d’études des propriétaires
Le niveau d’études des propriétaires est une mesure des compétences et des connaissances. Les PME dont les propriétaires ont des niveaux élevés d’études sont plus susceptibles d’exporter.10Aux extrêmes, la propension à l’exportation des PME dont les propriétaires étaient titulaires d’une maîtrise ou plus était de 17,2 % en 2014, et d’environ 7,9 %11 pour les PME dont les propriétaires n’avaient pas de diplôme d’études secondaires. Les PME dont les propriétaires étaient titulaires d’un baccalauréat ont exporté dans une proportion de 16,9 %; de 8,7 % chez ceux qui avaient des études collégiales ou l’équivalent, et de 8,4 % chez ceux qui avaient terminé leurs études secondaires.
Les entreprises exportatrices détenues par des femmes étaient plus susceptibles d’avoir des propriétaires avec des niveaux élevés d’études, par rapport aux propriétaires d’entreprises non exportatrices. En 2014, 52,3 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires titulaires d’au moins un baccalauréat (figure 3). En comparaison, seulement 42,7 % des PME non exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires avec ce niveau d’études. Cette différence dans les compétences et les connaissances, établie selon le niveau d’études, fait partie de ce qui permet aux PME exportatrices détenues par des femmes de se préparer à exporter et à apporter leurs produits ou services sur les marchés étrangers.
Expérience de gestion des propriétaires
Figure 4: PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes selon l’expérience de gestion de la propriétaire (2014)
Tout comme pour les études, l’expérience de gestion est un indice des compétences et des connaissances des propriétaires. Les propriétaires de PME ayant une plus grande expérience de gestion pourraient avoir une meilleure connaissance des stratégies de croissance, des marchés étrangers, ou d’autres facteurs qui pourraient accroître leur probabilité d’exporter. Dans les données dont nous disposons, nous constatons que l’expérience de gestion de la propriétaire, mesurée en nombre d’années pendant lesquelles la propriétaire de la PME a été propriétaire ou gestionnaire d’entreprise, a une corrélation positive avec la tendance à exporter. Les propriétaires de PME avec une longue expérience, à savoir 10 ans ou plus d’expérience de gestion, étaient plus susceptibles d’exporter. En 2014, 12,8 % des PME dont les propriétaires avaient un haut niveau d’expérience de gestion ont fait de l’exportation. Pendant ce temps, 9,3 % et 7,2 % des PME dont les propriétaires avaient 5 à 10 ans d’expérience et moins de 5 ans d’expérience ont fait de l’exportation, respectivement.
Les PME exportatrices détenues par des femmes étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir acquis au moins une dizaine d’années d’expérience en gestion par rapport aux entreprises non exportatrices détenues par des femmes. En 2014, 80,7 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient 10 ans ou plus d’expérience de gestion, tandis que la même chose ne s’appliquait qu’à 66,5 % des entreprises non exportatrices détenues par des femmes (figure 4). Comme le niveau d’études, une plus longue expérience se traduit par des compétences et des connaissances accrues, et pourrait signifier une meilleure compréhension des possibilités de croissance, dont l’exportation représente très certainement une part importante.
Lieu de naissance des propriétaires
Figure 5: PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes selon le lieu de naissance de la propriétaire (2014)
Les entreprises dont les propriétaires sont nés à l’extérieur du Canada sont un peu plus susceptibles d’exporter en comparaison des PME dont les propriétaires sont nés au Canada. Les propriétaires de PME nés à l’étranger pourraient être plus susceptibles d’exporter en raison de leur connaissance du marché étranger, mais ils pourraient aussi avoir moins de possibilités d’affaires par rapport aux propriétaires nés au Canada (Orser et al., 2010). Autrement dit, la relation entre le fait d’être nés à l’étranger et l’exportation n’est pas forcément évidente. Être né à l’extérieur du Canada pourrait rendre plus probable le fait pour un propriétaire de rechercher des débouchés internationaux et pourrait faire en sorte qu’il est plus difficile pour eux de faire croître leur entreprise, élément clé au chapitre de l’exportation. Néanmoins, 14,1 % des PME dont les propriétaires sont nés à l’extérieur du Canada ont fait de l’exportation en 2014. Il s’agit d’un pourcentage plus élevé que pour les propriétaires nés au Canada, dont la propension à l’exportation a été de 11,0 % cette année-là.
Les propriétaires de PME exportatrices détenues par des femmes sont un peu plus susceptibles d’être nées à l’extérieur du Canada par rapport à leurs homologues non exportatrices. En 2014, 28,0 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires nées à l’extérieur du Canada. En comparaison, 24,6 % des PME non exportatrices détenues par des femmes avait des propriétaires nées à l’extérieur du Canada (figure 5). Cette proportion est cohérente avec la conclusion selon laquelle, en moyenne, les PME dont les propriétaires sont nés hors du Canada étaient un peu plus susceptibles d’exporter par rapport à celles dont les propriétaires sont nés au Canada.
Les exportateurs et les non-exportateurs sont actifs dans des secteurs grandement différents; par ailleurs, les exportateurs ont tendance à être situés en Ontario
La propension à l’exportation varie beaucoup selon le secteur.12 D’une manière générale, certains secteurs sont plus adaptés à l’exportation alors que la nature d’autres secteurs est plus locale. Par exemple, 1,9 % des PME du secteur de la construction ont fait de l’exportation en 2014, tandis que 38,3 % des entreprises manufacturières ont exporté cette année-là. La majorité des PME exportatrices étaient situées dans trois secteurs en 2014 : les services professionnels et techniques (21,7 % des PME exportatrices), la fabrication (20,9 %), et le commerce de gros (13,3 %). Cela se reflète dans la propension élevée à l’exportation des entreprises de ces secteurs; comme le montre le tableau 1, les PME du secteur de la fabrication étaient les plus susceptibles d’exporter en 2014.
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