Un projet en recherche et développement de 4,9 millions $, annoncé vendredi, permettra de maximiser la production de biocarburants.
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Domtar investit 37 M$ à son usine de Windsor
« En un mot, le projet consiste à créer le futur. La vision que j’aimerais donner à long terme consiste à ce que mes petits-enfants puissent jouer avec des blocs Légo faits à base de bois au lieu d’être faits à base de pétrole. Si ça vient de Windsor, ce serait encore mieux », anticipe le directeur général de l’usine Domtar à Windsor, Éric Ashby.
Concrètement le projet de recherche s’échelonnera sur deux ans. Il permettra d’explorer de nouvelles technologies de séchage de la biomasse et de produire des biocarburants et des bioproduits à base de fibre de bois.
« Nous cherchons des avenues concrètes que nous pourrions appliquer à Windsor en matière de biocarburant. Les centres de recherche vont regarder toutes les avenues pour nous dire lesquelles sont les plus viables. Nous allons par la suite prendre les concepts et les réaliser concrètement à Windsor ou sur nos autres sites. Nous faisons un pas de plus pour transformer Domtar pour améliorer notre empreinte énergétique et innover pour la création d’une bioraffinerie. Nous sommes une usine intégrée qui part de l’arbre jusqu’au produit final », indique M. Ashby.
À partir du bois, Domtar compte produire des biocarburants comme l’éthanol afin de remplacer l’énergie fossile comme le pétrole.
« Nous voulons transformer le bois en toutes sortes de valeurs ajoutées. Oui, nous faisons traditionnellement des pâtes et papiers. Mais nous produisons aussi de l’électricité. Nous voyons un arbre et nous cherchons à aller chercher le maximum de la valeur de façon renouvelable. Le concept de bioraffinerie est de maximiser l’arbre et le transformer pour faire une gamme de produits comme des bioplastiques, de la pâte, du papier, de l’électricité, des biocarburants ou la nanocellulose », indique Éric Ashby.
Subvention fédérale
La ministre du Développement international et de la Francophonie du Canada Marie-Claude Bibeau a annoncé l’octroi d’une subvention de 1,89 million $ à ce projet.
« Nous joignons ici l’économie et l’environnement. Cet investissement vise à optimiser tous les résidus de l’usine de Windsor. La vision de l’usine demeure de valoriser la totalité des résidus. D’investir dans la recherche et le développement à travers des universités canadiennes présente un beau projet. Comment on peut faire pour remplacer le pétrole par le bois en optimisant l’utilisation des résidus de bois », signale la ministre Bibeau.
La députée de Compton–Stanstead représentait, vendredi, son collègue Jim Carr, ministre des Ressources naturelles du Canada.
« C’est un investissement majeur pour Domtar et pour Windsor, mais aussi pour l’avenir sobre en carbone du Canada. La vision de notre gouvernement est inscrite dans un siècle de croissance propre. Les changements technologiques propres sont impératifs. C’est un investissement important qui élargira dans une nouvelle matière produite visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles », indique Mme Bibeau.
« Nous allons analyser plusieurs options et grâce à cette subvention, nous pourrons aller plus loin. Il s’agit d’une nouvelle emballante pour Domtar et ses partenaires. Les résultats de la recherche orienteront les prochaines étapes dans la conception à grande échelle des composantes d’une bioraffinerie pour créer des bioproduits et des biocarburants. (…) Beaucoup de recherche est faite en matière de bioraffinerie. Nous voulons devenir le leader dans cette matière. Domtar n’est pas la seule, mais nous voulons être les leaders. Ce type de projet de recherche permet d’aller en avant », ajoute M. Ashby.
Valorisation
L’usine de Windsor valorise présentement 95,4 pour cent des résidus produits.
« L’objectif à long terme serait de tout valoriser. Il faut regarder toutes les avenues de façon globale pour réduire notre impact environnemental », mentionne le directeur général de l’usine Domtar de Windsor.
À long terme, le projet pourrait créer des emplois à Windsor.
« Pour le moment, ce sont les chercheurs qui vont travailler au projet. Lorsque des options seront commercialisées, il y aura une création d’emploi. Ça s’inscrit dans la vision à long terme de Domtar. À Windsor, nous avons plus de 150 ans d’histoire. Il y en a qui disent que nous sommes des fossiles, moi je pense que nous sommes innovants », signale M. Ashby.
La mairesse de Windsor Sylvie Bureau se réjouit de cet investissement qui pourrait avoir des impacts directs à Windsor.
« Nous parlons ici d’avenir en consolidant des emplois dans notre communauté. Domtar est un fleuron pour Windsor et pour le Québec. Le lien entre Domtar et Windsor demeure très fort », signale la mairesse.
ARTICLE COMPLET DANS LA TRIBUNE: journaliste René-Charles Quirion