Revue de presse- La Tribune journaliste Marc Laprise- Mérite Estrien Article complet ICI
Fournir la pièce manquante
On est en 2015. « Mario Beaudoin de MB Capital, moi et un groupe d’investisseurs on cherchait à investir et l’opportunité de Bestar s’est présentée, explique Mario Aubé. On savait que Bestar était en difficulté. À ce moment-là l’entreprise était publique. Gilles Pansera (NDLR : l’ancien président de la compagnie) m’a approché et m’a dit “Mario, tu n’as plus de travail. Est-ce que ça te tente de devenir président de Bestar? ’’ »
Il y avait à peine une année que Mario Aubé avait mis un terme à une longue association de 20 ans avec Portes Lemieux de Windsor. Sortant d’une grosse entreprise récemment rachetée par l’Américaine Masonite, M. Aubé ne se sentait pas prêt à en intégrer une autre. Mais il était quand même disposé à faire travailler sa fibre entrepreneuriale. « Je lui ai dit, par contre, si vous êtes intéressés à vendre, je suis intéressé à acheter. »
Six ou sept mois plus tard, une fois les détails de la transaction réglés, le groupe sherbrookois prend les rênes de Bestar et lui… devient quand même président de l’entreprise.
Commence alors la transformation.
« C’est une belle histoire, raconte Mario Aubé. Il y a des gens formidables à Mégantic. Il manquait juste un petit morceau au casse-tête pour que tout se déroule mieux et on dirait que juste notre venue a complété le casse-tête. On a changé des choses à la production, à la mise en marché. On a acheté une compagnie qui s’appelle Plogg, qui est une compagnie web, parce qu’on savait qu’on devait être meilleurs sur le web. Les personnes étaient en place. Les produits étaient en place. Il manquait juste un bout de leadership pour boucler et s’assurer que tout se déroule correctement. Tout, un dans l’autre, a fait que Bestar a explosé. »
Depuis ce temps, les emplois ont quasiment doublé à Lac-Mégantic, passant de 125 en 2015 à près de 230 aujourd’hui. Une nouvelle usine sortait aussi de terre dans le parc industriel de Sherbrooke. Pour expliquer cette nouvelle construction, l’homme d’affaires avoue que son groupe savait que Bestar devait devenir plus flexible dans sa production. Et surtout, il voulait avoir un pied à Sherbrooke, là où logent deux universités, pour être en mesure d’attirer et de retenir des cadres supérieurs.
Après deux ans et demi, le groupe sent que la nouvelle et rapide croissance de l’entreprise a besoin d’un autre élan. Entre alors en scène un investisseur majeur. Novapac, un important groupe montréalais dans le domaine du placement privé, devient l’investisseur majoritaire de Bestar.
« Ça n’a rien changé au niveau des opérations. C’est juste qu’avec eux on s’est mis à parler d’acquisitions futures et potentielles parce qu’on savait que Bestar devait passer à une autre étape, assure Mario Aubé. Le marché nord-américain est un marché de gros joueurs. Pour assurer la pérennité à long terme, on se devait de faire quelque chose de différent. »
Ce quelque chose s’est concrétisé au début de l’année 2020 par l’achat de Bush Industries, une compagnie américaine de fabrication et de distribution de meubles de bureau. Une grosse bouchée pour l’entreprise méganticoise qui du coup incorporait à sa structure un joueur avec un chiffre d’affaires une fois et demie à deux fois plus important que le sien.
Le dossier, précise Mario Aubé, était celui de Novapac. « En tant que président, c’est quand même moi qui validais toutes les informations. On est allé visiter. Je participais très activement en tant que président de Bestar à l’entente, à m’assurer que ça convenait aux deux parties et que ça venait rejoindre les enjeux de Bestar. Je venais dans le fond valider que le fit était parfait. C’était mon rôle à moi. Il y a toujours la question monétaire, mais après il y a toujours une question de fit au niveau production, au niveau enjeux. »
Pour Mario Aubé, ce mariage est parfait. En parlant de Bush Industries, il précise qu’« ils sont très très bien positionnés sur le marché américain. Ils sont très très semblables et complémentaires à ce que Bestar fait. « Eux aussi ce sont des leaders dans le bureau. Ils étaient en ligne. Par contre ils ont une présence chez les détaillants dans le quotidien à vendre à des entreprises, ce que nous on ne faisait pas. Bestar est rendu 90 % en ligne. Bush était plus 60-40, donc ils avaient une présence différente de la nôtre. Complémentaire avec nos produits, en même temps une similitude au niveau de la production. Un très bon réseau de distribution. Était très très bien implanté. On avait un entrepôt à Reno au Nevada depuis un an, eux sont à Sacramento en Californie, en Pennsylvanie, avec un bon réseau et on sentait qu’on pouvait profiter de cet élan de distribution. »
Ceci dit, au terme de la transaction, le président a cédé sa place à une autre personne tout en demeurant propriétaire et administrateur de l’entreprise. La nouvelle organisation lui aurait demandé un investissement en temps et en déplacement qu’il n’était pas prêt à assumer.
Avoir contribué au regain de Portes Lemieux et ensuite à la relance de Bestar, ce sont deux belles cartes de visite que détient Mario Aubé.
Le principal intéressé explique ce joli parcours depuis la fin de ses études par la chance. « J’ai rencontré les bonnes personnes. J’ai eu des opportunités, de la chance. On ne fait jamais rien tout seul », philosophe-t-il.
Repères
- Né à Sherbrooke en 1969
- Marié avec Marie-Josée Desrosiers depuis 27 ans
- A deux enfants : Frédéric, 23 ans, et Florence, 20 ans
- Détient un diplôme universitaire en administration du Providence College, au Rhode Island, où il a été admis avec une bourse d’études pour jouer au hockey
- Actionnaire du Phoenix de Sherbrooke
- Amateur de golf, de pêche et de lecture
source: MÉRITE ESTRIEN LA TRIBUNE